L’orthodontie myofonctionnelle

L’orthodontie myofonctionnelle

Corriger les habitudes pour que le potentiel de croissance s’exprime mieux…

Chaque enfant a un potentiel de croissance qui lui est propre. Ce potentiel est déterminé par sa génétique mais il est également grandement influencé par son environnement. Ainsi, de mauvaises habitudes (la succion du pouce ou le fait de placer la lèvre entre les dents) ou une mauvaise fonction (comme la respiration par la bouche ou un mauvais positionnement de la langue) vont affecter le potentiel de croissance de l’enfant. Cela peut se traduire par un manque d’espace pour l’alignement des dents, un palais trop étroit, une mauvaise relation entre les mâchoires, des difficultés de prononciation, de même qu’une oxygénation déficiente (ce qui nuit au système immunitaire, au système hormonal et la concentration entre autres).

Certains problèmes fonctionnels peuvent provenir d’une limitation physique comme un frein de la langue restrictif ou des végétations qui empêchent la respiration nasale. De plus, la respiration buccale peut aggraver le gonflement des amygdales et entraver les voies respiratoires. Dans d’autres situations il n’y a pas de limitation physique mais l’enfant a développé des mauvaises habitudes comme sucer son pouce ou placer la lèvre entre les dents.

Bonne nouvelle! Plus il reste de la croissance à venir, plus la correction de la fonction contribuera au bon développement des mâchoires. Ainsi, plus un enfant est jeune, meilleures sont ses chances de rétablir une croissance optimale.

Comment corriger les problèmes de fonction ?

Certains problèmes fonctionnels doivent être adressés chirurgicalement. Par exemple, si le frein de la langue ou de la lèvre est trop restrictif, on pourra procéder à une frénectomie. Cette intervention mineure vise à libérer la langue ou la lèvre supérieure lorsque le frein est trop court pour permettre une mobilité optimale. Elle est parfois conseillée lorsqu’il y a des difficultés d’allaitement en raison d’une mauvaise prise du sein par le bébé. On peut aussi intervenir lorsque l’enfant est plus vieux et qu’on s’aperçoit que le frein est trop court. L’enfant peut avoir des difficultés avec la prononciation de certains sons et être incapables de placer sa langue au palais.

Certains enfants ont les amygdales ou les végétations tellement gonflées que cela affecte aussi leur fonction. Certains d’entre eux auront besoin d’une intervention chirurgicale par un ORL pour les retirer mais avant d’en arriver là, on tente si possible des interventions plus douces. Par exemple, on vérifie si des allergènes peuvent être éliminés de l’environnement de l’enfant. Parmi ceux-ci, on retrouve la poussière, les acariens, les animaux de compagnie ou certains aliments. Dans un premier temps, on pourra donc s’assurer que le lit de l’enfant n’est pas encombré de toutous poussiéreux, que ses draps sont changés régulièrement, que les animaux domestiques n’y ont pas accès et évaluer s’il y a de l’amélioration. Si l’enfant a tendance à être congestionné, on le fait moucher matin et soir pour évacuer le mucus qui l’empêche de bien respirer par son nez.

Pour ce qui est des allergies ou des intolérances alimentaires, il est conseillé d’en discuter avec un médecin ou un nutritionniste. Les produits laitiers sont parfois en cause et leur retrait strict de l’alimentation peut réduire l’inflammation des muqueuses respiratoires ou des amygdales chez certains individus. On tente également de corriger la respiration lorsque les amygdales sont très enflées car le fait de respirer par la bouche tend à augmenter le gonflement des amygdales. Si les voies nasales sont dégagées et que l’enfant respire par la bouche par habitude, on peut utiliser un pansement médical sur la bouche durant la nuit pour forcer la respiration par son nez. Avant d’employer cette stratégie, il faut s’assurer que l’enfant est bel et bien capable de respirer correctement par le nez et il faut qu’il soit assez vieux pour comprendre le but de cet exercice et y consentir.

Les appareils myofonctionnels

Il existe aussi des appareils orthodontiques myofonctionnels qui obligent l’enfant à respirer par son nez. À la Clinique Dentaire Galt, nous travaillons avec les appareils ‘Habit Corrector’ de la compagnie ‘The Healthy Start’. En plus de favoriser la respiration nasale, ces appareils guident la langue dans une position optimale au palais et favorisent une oxygénation maximale durant la nuit en positionnant la mâchoire inférieure vers l’avant. Si on intervient assez tôt, il arrive que le port de cet appareil permette d’éviter toute autre intervention orthodontique par la suite. Dans d’autres situations, nous continuerons à bouger les dents avec l’aide d’autres appareils une fois les mauvaises habitudes corrigées avec une phase du traitement actif. L’enfant doit serrer dans l’appareil pour favoriser le mouvement des dents mal positionnées. Ces appareils plus compacts doivent être portés environ une heure par jour et seront portés passivement la nuit lorsque le correcteur d’habitude n’est plus requis. Le plus facile est de séparer l’heure en 3 périodes de 20 minutes durant lesquelles l’enfant alterne entre un minimum d’une minute de serrement intensif suivie de 30 secondes de repos. Quelques cas nécessitent un appareil d’expansion palatine ou autre en complément. Il y a aussi une portion des enfants qui, malgré un port assidu des appareils auront une occlusion finale qui ne soit pas parfaite. Un traitement d’orthodontie conventionnel sera dans ce cas requis pour permettre d’obtenir un alignement parfait. La décision de continuer avec un orthodontiste dépend du résultat certes, mais aussi des exigences des parents et du dentiste (il arrive qu’une occlusion imparfaite soit tout de même fonctionnelle et esthétique). Nous n’offrons aucune de garantie de résultat considérant que le succès dépend directement de l’engagement dans le traitement et du potentiel de croissance de chaque enfant.

Limitations et contre-indications

Les situations cliniques ne s’appliquent pas toutes à l’orthodontie myofonctionnelle et nous continuons de référer régulièrement chez les orthodontistes. Si le manque d’espace est trop important, s’il manque des dents permanentes ou qu’elles sont incluses, si les dents sont en rotation importante ou si l’enfant est plus âgé, il se peut que le traitement myofontionnel ne soit pas une bonne option.

Par ailleurs, lorsque la situation clinique est favorable, nous avons observé des changements incroyables chez nos patients. L’expérience que nous avons acquise dans les dernières années, nous convainc des nombreux bienfaits de cette approche qui vise à corriger les problèmes à la source. Les résultats sont impressionnants au niveau de la beauté des sourires et a souvent également des impacts positifs grâce à la meilleure fonction respiratoire. La clé du succès réside dans la sélection des cas et l’engagement total des parents et des enfants. De plus, le fait de commencer tôt donne les meilleurs résultats et exige moins d’effort.

Passer le test des habitudes du sommeil et voir si votre enfant est un bon candidat au traitement myofonctionnel. (même si tout est normal au niveau du questionnaire, il se peut que le dentiste vous propose tout de même le traitement myofonctionnel si il y a une mauvaise occlusion).
Pour plus d’information sur le système ‘the Healthy Start’.

Frénectomie labiale ou lingual

Un frein trop court peut amener des problèmes fonctionnels. Lorsque le frein de la langue ou de la lèvre est trop restrictif, on conseille de procéder à une frénectomie. Cette intervention mineure vise à libérer la langue ou la lèvre supérieure afin de lui permettre de retrouver une mobilité optimale. La frénectomie est parfois conseillée lorsqu’il y a des difficultés d’allaitement en raison d’une mauvaise prise du sein par le bébé. On peut aussi intervenir lorsque le patient est plus vieux et qu’on s’aperçoit que le frein est trop court. On peut remarquer que le patient a des difficultés avec la prononciation de certains sons ou est incapable de lever sa langue au palais. Un frein de lèvre trop court peut favoriser la carie dentaire au niveau des incisives supérieures car le nettoyage des dents se fait moins bien. On peut aussi conseiller une frénectomie si on voit que la tension du frein tire sur les muqueuses qui couvrent les racines des dents et crée un déchaussement.

À la clinique, nous faisons les frénectomies avec un laser Lightwalker de la compagnie Fotona. Cette technologie permet une cicatrisation optimale et un travail plus rapide. Le patient doit pouvoir rester calme sur la chaise, en général cela est possible à partir de 3 ans. Pour une frénectomie chez un bébé, il est préférable de s’adresser à une clinique d’allaitement très tôt dans la vie de l’enfant (c’est plus facile quand ils sont très jeunes). Certaines cliniques dentaires offrent ce service aux bébés également.

Il est normal de voir une plaque jaunâtre ayant la forme d’un losange dans les jours qui suivent l’intervention. Ce sont les tissus qui sont en train de cicatriser (comme une gale sur la peau). Cette couche va laisser place à des muqueuses roses au bout d’une dizaine de jours.

Durant toute la semaine suivant l’intervention, il est important de faire un massage de la plaie afin d’éviter que les tissus ne se réattachent au même niveau. On peut simplement passer un doigt propre sur le site 2 fois par jour pour étirer les tissus et ce, jusqu’à ce que les tissus soient complètement cicatrisés. L’utilisation d’un gel apaisant comme le gengigel aide au confort.